Aimer dans l'innocence du premier soupir,
Quand le souffle brûlant peint de rouge le lit,
Aimer jusqu'à la mort le délicieux vampire,
Qui dessine la joie au sein de la folie.
Baiser fragile et doux sur le petit front rose,
Ouragan de fournaise en sa coulée de lave,
Cheminement furtif sur le corps qui repose,
Docile et langoureux, de la caresse esclave.
Câlins dans le rayon de soleil matinal,
Qui effleure, indiscret, les deux corps enlacés.
Les doigts pleins de sommeil dessinent les pétales,
D'une fleur de printemps qui s'ouvre à la rosée.
Désirs fous qui chevauchent nos rêves de flamme,
Pavent notre idéal de leur trame illusoire,
Parasite chiendent du jardin de notre âme,
Lotus immaculés sur notre écran mémoire.
Espoir de l’improbable regard qui nous frôle,
Allumant le volcan qui sommeillait, paisible,
Espoir de liberté dans la grisante geôle,
Où le cœur cherche en vain son déploiement sensible.
Femme, tiède cocon, neuf mois de paradis,
D’où l’on sort à regret pour plonger dans la fange,
Eternelle beauté, astrale mélodie,
Sur terre volupté, de notre ciel archange.
Gorge humide et profonde où s’engloutit le feu,
Insondable mystère de la volupté.
Sensuelle et caressante dans le tendre aveu,
Gerbe de cris radieux dans la félicité.
Honte ancrée dans la chair, burinée par les ans,
Image de l’horreur, de l’abomination,
Le brasier de l’enfer, le gouffre du néant,
Seront l’unique issue de la malédiction.
Illusion d’infini dans le magique instant,
Où le corps devient feu, éblouissant geyser,
Dont les flammèches bleues meurent au firmament,
Des vibrantes amours, des passions éphémères.
Jalousie de l’instant volé à notre histoire,
Morsure du serpent, le noir venin s’écoule.
Le corps est en enfer, le cœur au purgatoire,
L’amour fuit le palais dont les vieux murs s’écroulent.
Karma teinté de rose ou couleur de muraille,
Racine qui se perd dans un obscur jadis.
Tu es le fier volcan ou le feu de broussailles,
L’âme sœur éternelle ou la froide injustice.
Lits de larmes, de sang, lits de barreaux-prison,
Draps blancs immaculés sous le haut baldaquin,
Le fantasme grandit jusqu’à la pâmoison,
Tandis que l’esprit vole en un pays lointain.
Magie de la parure, envoûtement du verbe,
Fascination de l’âme et du corps exaltés,
Le bonheur fou, la joie, composent une gerbe,
Où l’émeraude et l’or se marient en beauté.
Nirvana légendaire ou vert Eden Christique,
Refuge intemporel de nos espoirs d’enfant,
La paix de ton jardin berceur et romantique,
Embellit nos demains d’un décor flamboyant.
Odalisque étendue languide et nonchalante,
Sur le sofa moelleux dans l’attente du maître,
Parcourant sous sa main fluide et caressante,
L’imaginaire amant qui fait vibrer son être.
Poésie de l’instant, attente magnétique,
Les délires se jouent de nos aspirations,
Souvent ivres de chair, ou quelquefois mystiques,
Mais toujours assoiffées d’expérimentation.
Quête de l’impossible rêve intemporel,
De l’amour absolu qui transcende la mort,
Unir dans notre temple frêle et corporel,
La fresque de nos vies et l’envers du décor.
Rêves abandonnés sur le bord du chemin…
L’amante s’est enfuie vers de nouveaux toujours.
Il pleut sur ma lumière et sur mes lendemains,
La vie s’en est allée sans espoir de retour.
Seins frêles ou mutins, opulents ou câlins,
Prêts à offrir la paix de leurs doux mamelons,
Le nectar blanc sucré que déguste serein,
L’enfant pelotonné au sein du chaud giron.
Touffe brune, dorée, ténébreuse, diaphane,
Antichambre voilée d’un palais enchanteur,
Dans tes moites buissons aux bouquets de savane,
Je m’enfonce et me perds, confiant explorateur.
Union des opposés, du clair et de l’obscur,
Le Yang pénétrateur dans le Yin réceptif,
L’amour est cohésion, divine architecture,
Orchestrée par le son de l’Un contemplatif.
Vénus, qui ne connaît tes fesses ou ton mont ?
Ton corps n’est qu’harmonie et radieuse beauté.
Tu es, pour chaque femme, beaucoup plus qu’un nom,
La noblesse incarnée de la féminité.
Walkyrie dont l’armure éblouit le craintif,
Le fer est ornement ou fortification.
Tu sèmes le désordre chez l’amant captif,
Entre délicatesse et désintégration.
X , la consonne honnie par la vertu sévère,
Les chairs entremêlées dans l’odieuse luxure.
Le Paradis, par chance, est toujours grand ouvert,
A l’être qu’on prétend immoral et impur.
Yoga kundalini, Shakti étincelante,
Ton pouvoir incendie chacun des sept chakras,
Embrassant l’Initié dans la joie pantelante,
Du bienheureux admis au sein du Nirvana.
Zénith inaccessible aux affligeants mortels,
Qui peignent leur passion d’une couleur misère,
Ignorant l’harmonie du séraphique autel,
Où l’âme aborde enfin le cœur de l’Univers.
10/05/2004
Vagabonde
Le 21 juin 2007 à 21:17
Sept
Le 26 juin 2007 à 19:12
valérie bergmann
Le 28 juin 2007 à 19:18
Tout y est, le style, le vocabulaire, les pieds,la syntaxe parfaite ainsi que la durée du poème (que l'on sent non calculée).
LaetitiaP
Le 03 juillet 2007 à 10:29
L'amour comme couleur primaire.
Les sens s'éveillent.
Merci.
Agnès Chêne
Le 23 juillet 2007 à 14:30
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