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Les pommes de Normandie

Publié le : 11 août 2007 à 08:42 par arpenteur (Site web lien externe)
Catégorie : Nouvelles / Essais

- Bonjour. Il semble que le destin nous ait lié pour ce vol, dit le vieil homme en tendant son billet. Siège 24A, mais je vous laisse le hublot.


En général, Charles n’aimait pas trop qu’un inconnu lui parle. Ça le mettait mal à l’aise, surtout lorsqu’il allait être coincé pour plus de huit heures dans la carlingue d’un avion pour New York. Il préférait éviter de tomber sur un bavard. Mais aujourd’hui, il était de bonne humeur. Il venait de terminer ses examens, et partait rendre visite à son meilleur ami, installé depuis deux ans dans la Grosse Pomme.


- Merci, dit-il, et puisque c’est ainsi, allons ensemble en Amérique.


- Moi, c’est Scott.


- Charles, répondit le jeune homme, en serrant la main qu’on lui tendait.


Scott avait un regard profond qui lui donnait un air sage et enfantin à la fois. C’est ce qui marqua le plus Charles, plus encore que ce sourire engageant et cette voix franche, assurée et ferme, qui détonait un peu avec l’air jovial et bonhomme de ce visage ridé.


- Pourquoi vas-tu à New York ? demanda Scott.


- Je vais y retrouver un ami.


- Moi aussi. Un vieux camarade. Les années paires je vais le trouver, et l’année suivante c’est lui qui vient. Et sinon, tu fais quoi quand tu n’es pas dans l’avion ?


- Je viens de terminer mes études d’histoire, répondit le jeune homme au regard clair, presque éclatant.


- Ah, l’histoire. Un bien grand mot qui recouvre d’un voile savant des millions de petites vies…


- Oui, c’est justement pour ça que j’aime ça. Pour ces millions de petites vies.


- Bien bien bien, dit Scott en prenant le magazine de bord, le regard perdu dans le vague.


Ils restèrent ensuite tous les deux silencieux, jusqu’à ce que le repas leur soit servi. Quand les hôtesses débarrassèrent les plateaux, le vieil homme jouait encore avec la pomme du dessert, à laquelle il n’avait pas goûté. Il proposa :


- Je te paie un verre, petit ?


Et il commanda d'autorité deux petites bouteilles de whisky.


- Merci.


Ils attendirent d’être servis, sans un mot, puis firent tinter autant que faire se peut leurs verres en plastique.


Et si j’osais, se disait Charles, tandis que le malt lui brûlait la gorge.


- Je peux vous poser une question, Scott ? Mais vous n’êtes pas forcé de répondre.


- Dis toujours.


- Euh, comme je vous l’ai dit, l’histoire me passionne par ce qui s’y cache, par ceux qui la font et la vivent, pas par ce qu’elle est. Alors je voulais vous demander si vous aviez fait la guerre.


La question resta suspendue dans le léger brouhaha de l’avion qui se prépare pour un vol de nuit. Scott saisit le coussin et la couverture que l’hôtesse lui tendait, et répondit simplement « oui ».


Charles ne dit rien, ne sachant trop que faire.


- Tu veux sans doute en savoir un peu plus, reprit le vieil homme.


- Oui, je l’avoue, mais si cela vous…


- Non, aucun problème. Les jeunes qui s’intéressent au pourquoi du comment de leur vie ne sont pas légion, et je crois qu’ils méritent un peu de temps. Alors je veux bien te raconter une histoire, mon histoire. Juste ma guerre. Ma grande toute petite guerre.


- C’est comme vous voulez. Je prends ce que vous donnez, rien de moins, rien de plus.


- Alors voilà. Ma guerre à moi, elle vraiment commencé début juin 44, même si cela faisait déjà un bout de temps que j’avais été enrôlé. J’avais 20 ans.


Scott but une rasade de whisky, et les lumières principales de la cabine s’éteignirent. Ils n’étaient plus éclairés que par la lumière individuelle des passagers devant eux, qui diffusait un faible halo jaunâtre sur leurs visages.


- On embarquait sur les bateaux de partout dans le sud de l’Angleterre.


Le regard du vieil homme devint brumeux, et Charles eut alors l’impression qu’il était « parti ».


Scott reprit, presque à voix basse.


« J’étais content. Je faisais partie de la deuxième vague d’assaut sur Sword Beach. Content de ne pas être de la première vague, même si cela nous a valu les sarcasmes des copains pendant les derniers jours avant le débarquement. Mais on savait que tous nous enviaient, sans oser l’avouer, car il fallait bien être courageux. Mais on avait peur. Tout le monde avait peur. Une peur lourde et profonde qui te pèse sur l’estomac, qui te ronge le ventre, le cœur et l’âme, à tel point que tu cherches n’importe quel prétexte pour essayer de ne plus y penser : tu vérifies ton matériel dix fois, tu joues aux cartes même si tu détestes ça, tu comptes les rivets sur les coursives du navire. Dans la cale où nous étions entassés, il y en avait 3'827. Tout et n’importe quoi, pourvu que cette peur te lâche. Mais elle reste. Toujours. Jusqu’au moment où elle part avec le premier coup de feu. »


Il avala un rasade de whisky dans un soupir.


« Et si tout va bien, la trouille se transforme alors en énergie, en instinct. Je ne dirais pas en courage. C’est juste de la survie, de l’instinct, vraiment rien d’autre. Faire ce que tu as à faire et ne surtout pas t’écrouler sur la plage, fauché par la pluie de métal comme Garry et Doug, qui se sont mélangés à ce sable rougi, tués tous les deux par la même grenade, juste à ma gauche. Et puis je ne sais plus trop, si ce n’est que la tempête de feu s’est calmée, sans que je ne sache combien de temps elle avait duré. J’étais sonné, hagard, nauséeux, fatigué. Je me suis endormi en serrant dans ma main la photo de Jane tâchée d’eau de mer et de sueur.


En me réveillant, j’étais persuadé que j’avais dormi plusieurs jours dans cette grange à demi détruite à 500m à peine de la plage, mais quand le capitaine nous ordonna de nous mettre en route, je constatai que je n’avais dormi que 25 minutes. Et la campagne de Normandie a continué jusqu’à ce terrible lundi. »


Charles jetait de temps à autre un coup d’œil au vieil homme, tout en craignant de croiser son regard. lequel restait à la fois vague, et très précis. Comme s’il fixait une image accrochée sur les murs de sa mémoire.


« Je me souviens que c’était un lundi, parce que la veille, l’office du dimanche avait été annulé : l’aumônier Jenkins avait marché sur une mine et rejoint son patron comme on disait. Ce lundi après-midi, on marchait vers un village où l’on devait recevoir du ravitaillement pour les trois jours suivants. Le front se trouvait à environ trente kilomètres en avant de nous, et semblait plutôt calme. Le soleil peignait d’un vert étincelant le bocage normand. Tout le monde était de bonne humeur, détendu. On était en terrain conquis, et on parlait de permission, du pays, et de bières, lorsque tout à coup, les neufs premiers hommes de la colonne se sont écroulés sur la route. »


Tout en faisant toujours rouler la pomme entre ses doigts, il leva son autre main qui commençait à trembler et fit signe à l’hôtesse : deux autres.


«On s’est tous jeté à terre. Personne n’avait vu d’où étaient venus les tirs. Au milieu du chemin, William appelait à l’aide en pleurant. Sinon, le silence était total. David a essayé de s’en approcher en rampant. Un coup de feu a claqué, et notre infirmier a cessé d’avancer. Pour toujours. Les pleurs de William se sont faits de plus en plus faibles. Le visage planté dans l’herbe grasse du fossé, je me bouchais les oreilles de toutes mes forces pour ne plus entendre ses plaintes. Puis le silence est revenu.


Nous ne pouvions rester dans ce fossé éternellement, il nous fallait bouger, sortir de là, et trouver cette mitrailleuse. Elle était forcément dans cette petite ferme, sur la gauche du chemin. Nous avons laissé deux gars au bord de la route pour faire diversion, et avec les autres, j’ai rampé dans le fossé jusqu’à contourner la bâtisse. Nous sommes entrés dans la grange. Le combat fut bref mais intense. Peter a été tué, et Sam légèrement blessé. Les deux autres, ivres de rage, de peur, de haine et de sang, se sont encore acharnés longuement sur les corps des trois hommes qui gisaient près de la mitrailleuse, à coups de crosse et de baïonnette. Ecoeuré, je suis sorti dans la cour, et j’ai fait signe à ceux qui étaient restés dans le fossé pour qu’ils nous rejoignent.


C’est alors que j’ai entendu une sorte de gémissement, un geignement plutôt, qui semblait sortir du sol. »


Charles crut voir un sourire, lorsque Scott porta un toast dans le vide, avant de boire un peu de whisky.


« Quelques marches s’y enfonçaient, et menaient à une porte, sans doute une cave. Je pensais y trouver le propriétaire de la ferme, mais je ne vis qu’un gros tas de pommes presque toutes pourries, et quelques bouteilles de vin. J’avançais lentement dans cette odeur épaisse et douceâtre. J’ai contourné le tas de fruits, en me dirigeant prudemment vers l’endroit d’où provenaient les plaintes.


Et je l'aperçus. Recroquevillé dans un coin, tête nue, ébouriffé, sale, avec des yeux dont la clarté transperçait la crasse qui recouvrait ses petites lunettes, accroché de toutes ses forces à une sacoche d’infirmier et à un fusil. Il tremblait de partout et murmurait inlassablement, le regard perdu dans le vide : « Please, Hitler Kaputt, please, Hitler kaputt ». Il était totalement tétanisé.


Je me suis approché tout doucement de lui pour lui prendre son arme. Il me laissa faire sans même sembler me remarquer, et répétait encore et encore sa litanie. J’essayais de me montrer calme pour qu’il s’apaise, mais j’ai dû crier pour qu’il reprenne ses esprits et se lève enfin. Il a continué à marmonner jusqu’à ce que nous arrivions dehors, au moment même où les autres sortaient de la grange, couverts de sang, et portant Sam, blessé à la cuisse. Dès qu’ils m’aperçurent, ils déposèrent Sam sur le sol de la cour et coururent vers moi : « Tu en as eu un ! tu en as eu un ! » hurlaient-ils en pointant leurs baïonnettes. »


Le poing de Scott serrait la petite pomme rouge à s’en faire blanchir les jointures.


« Je compris juste à temps ce qu’ils voulaient. Harry était fou de rage. Son visage couvert de tâches de rousseur, devint aussi rouge que ses cheveux. On aurait dit qu’il était en feu. Je l’ai bousculé avec colère. Surpris, il est tombé sur le dos. Tous se sont rués sur moi et Tom m’a aidé à me dégager, en hurlant, et en donnant des coups de crosse à la ronde. L’Allemand, assis par terre, continuait en pleurant : « Please, Hitler kaputt ».


« Laisse-le nous !». Mes camarades semblaient avoir perdu la raison. Jamais je n’ai eu si peur de toute la guerre, de toute ma vie. Des hommes de mon propre camp, des amis, étaient prêt à tuer froidement, voire à me tuer, par soif de vengeance.


Profitant d’un bref instant de répit, Tom et moi avons emmené rapidement l’Allemand dans une remise, et tenté de calmer nos amis. C’était un prisonnier de guerre, on ne pouvait pas faire ça, etc. etc. Harry hurla contre moi, m’insulta, me bouscula, puis se retourna emmenant les deux autres, dont Sam, vers la cave. Je restais seul avec Tom, qui avait réussi à calmer notre prisonnier.


Du cellier, nous parvenaient les cris des autres, le bruit des bouteilles que l’on casse, que l’on boit. Tom et moi avons décidé de monter la garde contre nos propres camarades, jusqu’à ce que de l’aide arrive. Tom était un grand gaillard, large et rigolard, les cheveux et les yeux noirs comme la nuit. On l’appelait le rital, même s’il était d’une banlieue de Cardiff. Sa simplicité et sa gentillesse contrastaient avec la robustesse de géant qui se dégageait de lui. J’étais soulagé qu’il soit avec moi. Je lui ai proposé de se reposer, et il s’est endormi rapidement. A la guerre, on est toujours épuisé.


Je me suis assis sur un tonneau, dans l’entrée de la remise, le fusil chargé, aux aguets. L’Allemand pleurait en silence, de lourdes larmes de peur traçant des sillons clairs sur ses joues sales. J’ai ouvert sa sacoche d’infirmier et je lui ai tendu un pansement en guise de mouchoir. « Scott » ai-je dit en pointant un doigt sur ma poitrine. Il prit le morceau de tissu, mais ne l’utilisa pas. Il me fixait, le souffle court. Je lui souris. Il se toucha doucement le torse de la main en disant « Gottfried », puis s’essuya le visage.


Peu à peu, ses yeux ne reflétaient plus de panique, mais simplement de la peur. J’ai partagé un peu d’eau et de pain avec lui, essayant de lui parler avec les quelques mots d’allemand que je savais, et le peu d’anglais qu’il comprenait. »


L’anglais tourna la tête, et l’air surpris, il plongea ses yeux dans ceux de Charles. Le jeune homme, gêné, se cacha derrière une gorgée de malt. Scott continua.


« De la cave s’échappaient toujours les voix fortes et coléreuses de trois soldats perdus, dépassés par la guerre, par la vie, par la mort. Gottfried mit la main à sa poche. Je saisis mon fusil, mais il me fit un signe d’apaisement et me tendit un reste de tablette de chocolat. Ce soir-là dans cette ferme, nous étions juste des enfants, égarés, emportés dans un tourbillon de violence inouïe, dans lequel chacun surnageait à sa façon. Mais nous étions tous pareils. Harry, Sam et John dans leur cave, Tom endormi à même le sol, Gottfried et son chocolat, et moi et ma peur. Nos peurs. A tous.


Tout à coup, la porte de la cave s’ouvrit en grinçant. John en sortit, et commença à monter les marches, une bouteille dans sa main gauche, son fusil dans l’autre.


« Je vais me le faire » hurlait-il, « je vais lui faire bouffer ses tripes à ce salaud-là, pour William, Dav.. » et il a plongé au sol sans finir sa phrase. Je venais de tirer en l’air. Un deuxième coup contre la façade de la ferme, et il retourna dans sa cave en me traitant de « Pauvre type ».


Tom s’était dressé à côté de moi, et Gottfried était recroquevillé dans un coin, tremblant de tous ses membres. Personne ne dormit cette nuit-là, sauf les trois ivrognes au fond de leur cave. J’appris que Gottfried avait 21 ans, un an de plus que moi. Il n’avait été cantonné qu’au Danemark et en France, et n’avait jamais vraiment participé à des combats avant le débarquement. Comme moi. Quand notre petite colonne est passée devant la ferme, il avait voulu se rendre. Pas les autres. Il voulait faire des études de médecine. Son frère était quelque part sur le front de l’est, sa mère et une de ses sœurs avait été tuée dans un bombardement américain. Son autre sœur était partie à la campagne avec son petit frère.

Moi, je voulais devenir professeur, et mes parents avaient vécu dans les caves pendant le « blitz », sans mal, heureusement. Je lui ai montré la photo de Jane. Il a sorti une photo de toute sa famille en habits du dimanche. Nous étions pareils, des petites histoires emportées par celle que l’on dit grande en lui mettant un H majuscule. »


Les pensées de Scott semblèrent plonger à l’intérieur de la pomme qu’il fixait d’un air absent, et Charles dut tendre l’oreille pour entendre la suite.


« Au petit matin, une troupe de soutien arriva. Je leur remis Gottfried qui me serra dans ses bras comme personne ne l’avait jamais fait, et comme personne ne le ferait jamais plus. Il pleurait quand on l’emmena, mais je savais qu’il était sauvé. La guerre était finie pour lui. J’espérais qu’elle le serait aussi pour moi bientôt, alors que j’allais réveiller les occupants de la cave. La troupe de soutien nous emmena, et nous emportâmes les corps de nos camarades. Personne ne parla plus de ce jour-là. Je parvins à me faire muter dans une unité loin du front, et je perdis de vue Harry, Sam et John, sans regrets. Je n’ai plus eu à tirer, ni à tuer.


Et un jour, la guerre s’est arrêtée. Le pire souvenir qu’il m’en reste, c’est ce combat contre mes propres camarades, mais ça, c’est pas dans les livres d’histoire. C’est juste mon histoire. Et c’est à la fois mon pire et mon meilleur souvenir.


Depuis cette nuit-là, Tom et moi on est resté amis et on essaie de se voir une fois par an. On se demande toujours ce qu’est devenu Gottfried, notre allemand. Finalement, il n’y a pas d’ennemis, juste des gens qu’on ne connaît pas… »


Un interminable silence s’installa. Charles n’osait plus rien dire, il se sentait terriblement gêné, sans trop savoir pourquoi. Scott quant à lui ne revenait pas, perdu dans ses pensées.


- Tu n’as jamais parlé de ça avec tes grands-parents ? demanda-t-il d’une voix douce, sans même tourner la tête.


Surpris, Charles déglutit, ravala son émotion, et répondit :


- Jamais ils n’en ont parlé. Je ne sais même pas si c’est par peur de raviver des souvenirs et d’avoir mal, ou si c’est par honte, ou autre chose. J’aimerais savoir. La seule chose que mon grand-père m’ait dite un jour, quand je lui avais annoncé ma décision d’étudier l’histoire, c’est que lui l’avait déjà faite. C’est tout ce que je sais. Je crois qu’il voulait oublier tout ça, et je n’ai pas eu le cœur d'insister, je ne voulais pas le faire souffrir. Ma grand-mère est morte quand j’étais tout petit, et je ne pense pas que j’aurais appris beaucoup de son côté. Ils parlaient peu à ce qu’on m’a dit.


Après un silence qui parut une nouvelle fois interminable au jeune homme, Scott reprit, les yeux plongés dans ceux de Charles.


- Ouais, je ne sais pas que te dire petit. Chacun fait sa guerre tout seul finalement. Ensemble, et les uns contre les autres, tous dans la même merde, mais chacun tout seul en fait. Et après, on reste seul, chacun avec ses cauchemars. Chacun avec sa propre façon d’essayer de les enterrer. Mais de toute façon, ils ressortent toujours. Et quand la nuit, je revois Gottfried tremblant derrière son tas de pommes, immédiatement l’odeur épaisse de cette cave me revient, et je me dis : qu’es-tu devenu Gottfried Stückelmeier ? Parfois, quand je vois des touristes de mon âge à Londres, je me dis qu’il est peut-être là.


Scott s’interrompit. Charles était devenu blême.


- Que se passe-t-il petit ?


Charles plongea ses yeux clairs et embuées dans ceux de celui qui lui avait permis la vie, et dit d’une voix tremblante :


- J’ai su que mon père s’appelait Pierre, en français, parce que quelqu’un avait aidé mon grand-père en Normandie, mais qu’il ne savait plus son nom. Il disait être né un jour en France. Pierre, car sans cette personne, mon père ne serait pas né, et moi non plus. D’où mon prénom français aussi… Gottfried Stückelmeier, né en 1923, 2 frères et 2 sœurs avant la guerre, médecin, c’était mon grand-père… Il est mort il y a 6 mois.


Une larme glissa doucement sur la joue ridée de Scott pour venir mourir au coin de sa bouche, et y faire naître un sourire d’une indicible tendresse.


Puis il croqua dans la petite pomme, pour la première fois depuis 1944...



« Nouvelle mauvaise » familiale, par Arpenteur, hôtesse de l’air depuis 1971

Ce texte a été lu 1401 fois.


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Rédiger un commentaire sur ce texte Votre avis sur ce texte … (3 commentaires)
Avatar de Valentin

Valentin

Le 18 août 2007 à 08:02

Cette histoire est une réussite du début à la fin. Un grand coup de coeur pour cette nouvelle. Bravo Arpenteur !
Remonter au texte | #358

Pas d'avatar

Agnès Chêne

Le 18 août 2007 à 13:41

Vraiment(en un seul mot),j'ai adoré cette histoire ,aussi pour ces destins qui se croisent,se décroisent et se recroisent...cette notion d'espoir aussi.Merci
Remonter au texte | #364

Avatar de zoggdanoff

zoggdanoff

Le 24 avril 2008 à 19:43

Poignat, magnifique, c'est tout...
Remonter au texte | #914


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