Je suis né par hasard près de l'Adriatique
Mon père avait couvert mon lit blanc de bébé
D'une étoffe imprimée aux anneaux olympiques
Quand l'heure était encore à la fraternité.
En ces temps mon pays propageait une flamme
Celle d'égalité, celle de l'amitié
Il avait, ce soir-là, su se donner une âme
Pour hisser dans le ciel le drapeau liberté.
Hélas ! Depuis deux ans, c'est celui de l'horreur
Qui pavoise les murs de ma petite ville
Il est déjà bien loin ce moment de bonheur
Où l'allégresse était d'une force tranquille.
Aujourd'hui j'ai dix ans et je pleure en silence
Je n'ai plus qu'un seul droit, celui de me cacher
Des assassins le soir, comble de l'indécence,
Tireront dans mon dos sans honte sans regret.
Je suis encore enfant, je n'ai plus d'avenir
Mon chemin est pavé de peine et de souffrances
Moi l'homme de demain, j'aurai des souvenirs
Teintés par le sang pur qu'aura versé l'enfance.
Je déteste la nuit et ses tristes cortèges
C'est le feu du canon qui nous dicte sa loi
Je survis simplement pour le calme des trêves
En goûtant ces instants marqués de désarroi.
Que faire désormais ? Je la tais, ma mémoire,
Je n'ai plus de pays, je n'ai plus de drapeau
Je ne suis qu'un enfant qui cherche son histoire
Sur un sentier perdu près de Sarajevo.
Je ne suis qu'un enfant et je n'ai que dix ans
Je souhaite la paix pour pouvoir à nouveau
Revivre comme hier, revivre comme avant
Du haut de mes dix ans, dans mon Sarajevo.
Lecteur de passage (zoggdanoff)
Le 25 avril 2008 à 20:12
jc-blondel
Le 25 avril 2008 à 21:04
Agnès Chêne
Le 29 avril 2008 à 20:15
Superbe,jusque dans son réalisme(malheureusement).
jc-blondel
Le 29 avril 2008 à 21:24
c'est la triste réalité des pays en guerre
mais combien d'enfant dans ce monde qui tourne à l'envers ont ils affaire a un tel état de fait
Votre adresse de connexion (44.200.179.138) sera archivée.
Afin de valider la publication de votre commentaire, veuillez taper le code suivant dans la zone de texte située ci-après :