"4, 3, 2, 1 ... Bonne année ! " s'écrie la foule autour de moi. Je regarde ces inconnus s'embrasser comme si leur vie en dépendait et je me demande ce qu'ils peuvent bien avoir à fêter.
L'alcool coule à flot, des serpentins voltigent dans les airs, l'euphorie semble être de rigueur en cette soirée de nouvel an. Je ne me sens pas à ma place, je n'aime pas faire semblant car oui, tout cela n'est qu'illusion. De quoi avons-nous à nous réjouir ? Qu'avons-nous donc à célébrer ? Des lendemains prospères ? La paix dans le monde ? La douceur de vivre revenue ?
J'ai passé l'âge de croire au Père Noël et à toutes ces inepties que sont les bonnes résolutions. Jouer le jeu pour faire bonne figure, donner le change pour ne pas paraître lugubre au milieu des rires forcés de ces étrangers. Je fais tache dans ce décor d'Alice aux pays des merveilles où tout est si beau, si lisse. La réalité, la vraie, n'est pas comme cela et dès demain, la gueule de bois en plus, ces joyeux lurons la reprendront en pleine face.
Je m'en vais, je n'ai rien à fêter. Je rentre chez moi où mon poste de télévision allumé, recommencera à déverser toute la violence de ce monde que le temps d'une soirée, il faudrait oublier. Mais la vie continue, les bulles de champagne n'ont eu aucun effet. Tiens, une centaine de morts en Thaïlande dans l'incendie d'une boîte de nuit annonce le journaliste et Israël poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza.
Bonne année, disiez-vous ? Qu'elle soit moins pire, ce ne serait déjà pas si mal.
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