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Déjeuner au café

Publié le : 09 mars 2010 à 10:35 par monique
Catégorie : Textes courts

Elle était entrée dans son café habituel, celui à l’angle du Boulmich et de la petite rue. Elle s’était assise à sa place habituelle dans le coin, près de la vitre. Comme ça elle se sentait moins seule, elle pouvait observer les passants. Une fois assise, elle s’était rendue compte qu’en définitive elle avait vraiment faim. Elle avait commandé son sandwich jambon beurre (elle en avait essayé d’autres mais aucun n’était satisfaisant). Celui-là non plus n’était pas terrible mais cette pause au café lui permettait d’échapper à la cantine. Ce moment de solitude lui permettait de souffler un peu et accessoirement de « prendre des forces ». Il faut dire que cette année elle avait du mal à assurer. Elle regardait à l’extérieur en mâchonnant son sandwich. Le pain était frais c’était déjà ça. Mais on pouvait dire qu’ici ils faisaient leur beurre sur le dos des étudiants. Elle fit signe au garçon et lui commanda un expresso. Le café était ce qu’il y avait de meilleur ici, un vrai réconfort. Elle profita qu’il lui apportait le breuvage miraculeux pour payer l’addition.


Vraiment, ce sandwich était à peine comestible. Elle regretta de ne pas avoir pris un croque monsieur. De toute façon, elle ne se sentait pas bien aujourd’hui. Elle en avait gros sur la patate après les résultats de philo. 3/20 même en relativisant c’était très mauvais ! Il allait lui falloir mettre les bouchées doubles si elle voulait passer en khâgne. Quand elle avait vu sa note, elle avait failli pleurer comme une gamine. Elle aurait bien aimé avoir une amie pour se faire consoler mais dans la classe, elle ne côtoyait personne et Michèle gardait des gosses pour se faire un peu d’argent de poche. Elle lui avait téléphoné la veille mais avait fait chou blanc. Elle se sentait vraiment seule.

Elle sirota son café pour se réconforter. Ce rituel la rassura un peu.

Déjà 13 heures, il était temps de se bouger.


En sortant elle se dirigea immédiatement vers la pâtisserie, rue des Petits métiers. C’était une belle et grande pâtisserie à l’ancienne avec une vitrine alléchante mais ce qu’elle venait y chercher c’était surtout son enfance. Ils vendaient des financiers qui lui rappelaient immanquablement les jours de marché avec sa grand-mère. Chaque jeudi elles prenaient le bus pour aller au marché et chaque jeudi sa grand mère lui achetait un financier, sa petite madeleine à elle. Elle avait essayé d’en faire goûter à des copines mais aucune ne partageait son engouement pour ce petit gâteau. Elle entra dans la boutique : ouf , il y en avait ! Elle hésita puis en demanda trois (tant pis pour ses finances). Elle attendit d’être sur le trottoir pour en entamer un. Elle avait l’intention de le déguster lentement mais la gourmandise prit le dessus. Le deuxième et le troisième furent vite engloutis. Elle avala à regret la dernière bouchée. Il fallait revenir au présent.


Le retour au lycée était toujours douloureux. Il y avait ce vieux bâtiment sombre et austère, cette porte où il fallait sonner pour entrer, cette vérification de la carte de sortie et de l’emploi du temps comme si on venait là par plaisir. Présenter sa carte de sortie pour entrer, ça lui paraissait un bon exemple d’absurdité.

Quelle année sinistre ! Jamais elle n’aurait pensé qu’étudier puisse lui peser autant. Son cerveau calait. Epuisée à 21h , elle s’endormait sans avoir fait le moindre travail pour se réveiller en pleine nuit suite à d’horribles cauchemars. Elle flirtait avec l’idée de suicide. Elle traversait le Boulmich sans regarder causant quelques frayeurs aux automobilistes mais ils conduisaient trop bien et la rataient à chaque fois. Mais avait-elle vraiment envie de mourir ? Elle n’en était même pas sure.

Et dans sa tête les pensées tournaient : « Quelle année ! Comment expliquer cette déprime ? C’est d’un banal ! Je rêve d’une autre vie mais laquelle ? Tout abandonner, partir à l’aventure ! Bah , je rêve et puis je rentre sagement chez papa maman. Je me sens épuisée! Au lit à 22h au lieu d’avancer les devoirs et puis des cauchemars : toujours les mêmes ! Déjà fatiguée au réveil. Ce sentiment d’extrême lassitude qui ne me quitte plus.


Bon me voilà devant le lycée. Mais c'est quoi cet attroupement? Comment ? Les flics ont attaqué des étudiants qui faisaient un sit-in?

Et voilà ! Oublié le spleen ! Bonjour joli mois de Mai.

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par : Elena



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