Montrouge. Un début d'après-midi de Mai.

On peut entendre le fracas incessant d'un marteau-piqueur dans une rue en plein travaux. Dans quelques mois, une voie de métro se prolongera, partant de la porte d'Orléans jusqu'à Châtillon. En bruit de fond, les véhicules qui circulent et s'enchaînent, mêlé au souffle du vent qui dérange les feuilles d'arbres. Au coeur de cette ville qui remue dans tous les sens, un petit square se cache entre une église moderne en bêton et des logements. Une allée, parsemée de pétales roses, des bancs vides qui font bien triste mine, des passants qui ne s'arrêtent pas une seule seconde pour contempler ces bijoux floraux embellis par la lumière du soleil. Au fond de l'allée, un étonnant petit jardin zen. Des galets blancs à points noirs sont disposés au sol, de petites pousses de je ne sais quelles plantes ressortent en ressortent timidement. Un peu plus loin, un bonzai, taillée de manière régulière, pas une seule branche ne dépasse.

A observer ce petit paysage, on se sent réellement apaisé. Les ombres jouent entre elles et un enfant, accompagné de sa grand-mère, s'amuse à marcher sur l'ombre de sa grand-mère en riant aux éclats.

La personne âgée sourit tendrement en pensant au temps où elle jouait au même jeu avec ses ami(e)s à la sortie de l'école, au temps de sa tendre enfance. Le bon vieux temps. Des souvenirs qui vivent dans notre mémoire et qui peuvent éclairer notre présent ou notre avenir. L'enfant joue, profite de l'instant présent, sa grand-mère joue elle aussi, avec son passé, sa vie est derrière elle mais elle est heureuse. Son petit-fils, lui, a la vie devant lui, et est heureux aussi mais pas pour les mêmes raisons. Lui, sourit à la vie et elle, sourit à la vie éternelle qui l'attend patiemment de l'autre côté du chemin...