Les guerriers quittèrent la salle de réunion peu à peu. Inutile de dire que l'inquiétude et la peur se lisaient sur leurs visages.

Il était deux heures et demin du matin lorsque tous furent enfin sortis. Shizeme prit le chemin de la maison de Riku. Arrivé à la porte, il frappa tellement fort que Riku se réveilla en sursaut. Il se leva et alla ouvrir.

- Shizeme ? Sérieux, tu abuses ! Tu as vu l'heure ? Il y en a qui dorment à cette heure-là ! La réunion vient seulement de finir ? Pourquoi tu fais une tête pareille ? Tu as vu un revenant ?

Il se moquait de Shizeme mais ce dernier ne lui esquissa pas même un sourire.

- Ce n'est pas le moment de rigoler Riku. Je dois te dire quelque chose de très important. Je peux entrer ? Désolé de te réveiller comme ça.

Riku trouvait Shizeme tellement bizarre qu'il n'insista pas et le laissa entrer. Ils allèrent s'asseoir et Shizeme prit la parole :

- Tu peux appeler ton père ? Il faut qu'il sache aussi.

Riku fut étonné par sa demande.

- Bah, il n'est pas là tu sais ! Il est en mission, il ne revient qu'en fin de matinée.

Shizeme fut encore plus surpris par la réponse de Riku.

- Quoi ? Mais c'est impossible ! Sa mission ne durait même pas deux heures. Il devait juste ramener un prisonnier au village voisin. Ils ont envoyé un message au Maître pour lui dire qu'ils avaient bien reçu le prisonnier, il y a de ça plusieurs heures.

Riku, qui était déjà à moitié endormi, avait du mal à saisir ce qu'il se passait.

- Bah je sais pas moi ! Il a peut-être rencontré un de ses amis sur la route. Ça ne serait pas la première fois, et tu voulais me dire qu.....

Shizeme le coupa en pleine phrase :

- Excuse-moi Riku, je dois aller voir le Maître. J'ai un mauvais pressentiment. Je te raconterai tout demain, je te promets. Bonne nuit.

Il partit en hâte de la maison de Riku et se dirigea de nouveau vers celle du Maître qui se trouvait à l'autre bout du village. Il laissa un Riku à moitié endormi sur la table, encore figé par le brusque départ de Shizeme. Il ne se posa pas plus de questions et retourna se coucher.

Shizeme était maintenant arrivé à la maison du Maître.

- Maître, je suis passé voir Riku et son père n'était pas là. Il aurait dû rentrer il y a déjà plusieurs heures.

Le Maître poussa un profond soupir. Chaque instant qui passait le faisait paraître de plus en plus inquiet.

- Hélas je crois que le père de Riku ne reviendra plus au village. Je ne l'ai pas dit pendant la réunion mais c'est lui qui a découvert cette salle souterraine, et il a habilement évité de me dire comment il l'avait trouvée. Je crois aussi qu'il a commis l'irréparable dans cette salle à en juger les traces sur les portes. Il a essayé de la détruire lui-même, mais en faisant ça, il n'a fait que réveiller ce qui sommeillait derrière. C'est pour cette raison qu'il faut détruire ces portes ce soir, ou je crains le pire.

Shizeme n'arrivait pas à croire ce qu'il venait d'entendre. Le père de Riku ? Ce n'était pas possible. Et comment avait-il trouvé cette terrible salle ? Ce sont les premières questions qui lui vinrent à l'esprit.

- Mais c'est impossible ! Il nous aurait prévenus s'il avait essayé de la détruire, non ? Et pourquoi fuirait-il le village ? Je le connais, ce n'est pas un lâche. J'ai déjà fait plusieurs missions avec lui et ce n'est vraiment pas son genre.

Le Maître commença à faire les cent pas dans son bureau et regardait un peu partout.

- La seule explication, c'est qu'il ait découvert une chose à laquelle il ne s'attendait pas. Et si c'est ce que je pense, et bien, nous courons un danger encore plus grand. Anames, comme tu as dû l'entendre, est la personne la plus puissante de cet univers. Personne n'a encore jamais vu son visage, il se cache toujours sous son capuchon. Et pour l'avoir déjà vu de mes yeux, seule sa présence suffit à te pétrifier. Et le pire, c'est qu'une personne aussi forte que lui a des gardes du corps.

Shizeme semblait terrifié par toutes ces déclarations qui ne cessaient de s'ajouter.

- Des gardes du corps ? Mais j'ai entendu qu'il ne laissait personne s'approcher aussi près de lui. Quels gardes pourraient être assez forts pour le protéger ?

Il semblait de plus en plus inquiet et une véritable peur commençait à s'emparer de lui, mais le Maître, lui, paraissait moins soucieux que pendant la réunion qui avait eue lieu plus tôt.

- Oh mais il n'autorisait personne à s'approcher de lui ! Mais le problème avec ses gardes du corps, c'est que ce sont ses deux petits frères, et je t'assure qu'ils ont un niveau assez élevé pour le protéger.

Shizeme était stupéfait de tout ce que le Maître lui révéla cette nuit-là. Lui qui était l'un des guerriers les plus puissants et respectés de ce village, était rongé par une peur inavouable.

- Ses....petits frères ? Mais pourquoi avez-vous caché tout cela lors de la réunion de tous les guerriers ? Pourquoi tout me dire à moi ? Ils ont le droit d'être préparés, je ne vous comprends pas !!

A la grande surprise de Shizeme, le Maître lui sourit et mit sa main sur son épaule.

- Pour trois raisons simples. La première est que personne ne prend les choses avec autant de maturité et de calme que toi. Même si je sais que tu es terrifié, il n'y a pas de honte à avoir, je le suis aussi. Deuxièmement, dévoiler ces choses à tous les guerriers du village aurait créé un vent de panique encore plus grand et ils auraient tout raconté. Et je tiens à éviter une panique générale. Et pour terminer Shizeme, personne n'a besoin d'être préparé à quoi que ce soit, car Anames ne sortira pas de cette porte, n'y personne d'autre. Il est hors de question que je laisse une telle chose arriver et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour détruire ces portes maudites et continuer à vivre en paix.

Shizeme prit ces paroles comme un soulagement. Sa peur commençait à s'effacer, laissant place à l'espoir, l'espoir de continuer à vivre normalement sans se soucier de tels problèmes.

- J'ai compris Maître. Excusez-moi de m'être emporté, je vais vous laisser. Bonne nuit.

Le Maître hocha la tête et laissa partir Shizeme. Il n'alla pas se coucher tout de suite et partit à l'étage supérieur de son bureau. Trois portes étaient alignées, l'une d'elles était marquée d'un sceau représentant deux épées entremêlées. Il posa sa main sur le centre du sceau et ce dernier disparut d'un seul coup. Il entra dans une pièce très sombre où étaient rangés plusieurs livres et objets. Il y avait également les portraits de trois personnes assez jeunes. Ces portraits étaient tellement abîmés que l'on ne pouvait distinguer leur visage.

Le Maître s'avança jusqu'à une vitrine dans laquelle était exposé un sabre en or blanc où étaient gravés les trois dragons qui se trouvaient sur les portes du village. Il le regarda d'un air admiratif.

- Et bien, je ne pensais pas devoir t'utiliser à nouveau. Peut-être est-ce mon destin de combattre à tes côtés une fois de plus.

Bizarrement le sabre semblait réagir aux paroles du Maître. On aurait même pu croire qu'il allait lui répondre. Le Maître prit le sabre dans ses mains.

- Ça sera pour ce soir. J'ai besoin de toute ta force sinon notre Monde est perdu.

Il rangea l'épée sur lui de sorte que l'on ne la voie pas et sortit de la pièce.

Il était maintenant près de sept heures et demi, Riku ouvrit les yeux. Il fut ébloui par le soleil qui était déjà levé et il bâilla au moins trois fois avant de se lever. Il se lava, s'habilla, prit un petit déjeuner et sortit de chez lui.

- Bon, en route pour une journée bien remplie ! Mon premier rendez-vous avec Salia hé hé !!! Et ma cérémonie pour être un guerrier du village hum hum !!! Je vais d'abord aller voir Shizeme, il commence à prendre l'habitude de me couper la parole et de s'en aller juste après. Le grand guerrier Riku a le droit au respect dû à son rang hé hé !!! Oui, c'est ça que je vais lui dire !

Il se mit à marcher d'un pas conquérant vers le quartier général des guerriers pour voir Shizeme. Il devait traverser une bonne partie du village pour s'y rendre. Sur la route il croisa un ami de son père.

- Hé !!!! Excusez-moi mais est-ce que vous avez vu mon père ? D'après Shizeme il devait rentrer hier et il n'est toujours pas là.

Cet ami lui répondit assez vite, il avait l'air d'être pressé :

- Non, je l'ai pas vu, désolé Riku. Excuse-moi mais je suis pressé.

Riku faisait sa mine boudeuse habituelle.

- Mais c'est devenu à la mode de ne pas me parler ou quoi ? J'en ai marre, bon ben je vais déverser toute ma mauvaise humeur sur Shizeme. Il l'a bien mérité !

Il reprit sa route pour le quartier général et marcha une bonne quinzaine de minutes. Il arriva enfin devant le bâtiment, entra d'un air décidé et hurla pour on ne sait quelle raison :

- Bon, il est où Shizeme ? Je vais l'étrangler !

Un des guerriers accourut vers lui.

- Mais ça va pas la tête ! Arrête d'hurler comme un dément Riku ! Tu n'es pas chez toi au cas où tu ne l'as pas remarqué ! Shizeme vient de partir pour le bureau du Maître, alors va crier ailleurs !

Riku se mit à courir vers la sortie, bien décidé à rattraper Shizeme. Il se tourna de tous les côtés pour essayer de le trouver mais il n'était pas là. Alors il courut vers le bureau du Maître où devait se rendre Shizeme. Il parvint enfin à le rattraper.

- Ha ha, je t'ai trouvé ! Écoute, j'en ai marre qu'à chaque fois qu'on parle tu me coupes et que tu t'en ailles. J'ai droit à plus de respect ! Je suis un guerrier cet après-midi alors tu es prévenu hé hé ! Pfiou ! Voilà je l'ai dit !

Shizeme soupira et le regarda en rigolant.

- Non, mais tu t'es vu ? Tu es tout essoufflé ! Ne me dis pas que tu as couru à travers tout le village pour me dire ça ? Je suis peut-être parti précipitamment, mais à chaque fois je me suis excusé et je t'ai dit au revoir. Tu veux que je te dise quoi de plus ? Si je m'en vais aussi rapidement c'est que c'est pour une urgence. Alors je ne vais pas te faire un discours !!

Riku allait ouvrir la bouche mais ne trouva pas les mots. Il ne savait pas quoi répondre, mais finit par lui dire :

- Mais quand même ! Oh, mais tu m'énerves ! Tu réponds toujours la même chose quand tu as tort. Je ne vais pas me torturer pendant des heures, avec toi ça sert à rien. Euh, tu n'as pas vu mon père ce matin ? S'il n'est pas rentré hier c'est qu'il a eu des problèmes, non ?

Shizeme le regarda d'un air compatissant, ce qui surprit Riku. Il était rare que Shizeme le regarde de cette façon.

- Je peux savoir pourquoi tu me regardes comme si t'avais vu un fantôme ? Et puis, pourquoi tu vas voir le Maître de si bonne heure ?

Shizeme le regarda à nouveau normalement.

- Parce qu'on a une mission tous les deux ce matin.

Voyant l'air paniqué de Riku, Shizeme lui sourit.

- Panique pas, on ne ratera ni ta cérémonie de cet après-midi, .....ni ton rendez-vous amoureux à onze heures.

Shizeme éclata de rire en disant cela. Riku s'était mis à rougir ! Il rougissait chaque fois que l'on parlait de Salia. Il croisa les bras, tourna le dos à Shizeme et fit son habituel mine boudeuse.

- Tu m'énerves de plus en plus Shizeme ! Et comment tu le sais d'abord ? Et tu peux me dire quelle mission ennuyeuse on va se taper si elle ne dure même pas une matinée ?

Shizeme avait du mal à contenir son fou rire mais il reprit peu à peu ses esprits en voyant un Riku totalement rouge et furieux.

- Oh ! Crois-moi, cette mission ne sera pas du tout ennuyeuse. A vrai dire c'est rare qu'une personne comme toi, qui n'est pas encore un guerrier, se voie confier une telle mission. Et puis le Maître n'est pas là ce matin, alors je ne vais pas le voir. Je dois aller chercher quelque chose à son bureau. Tu n'as qu'à venir avec moi.

Shizeme reprit sa route pour le bureau du Maître et Riku le suivit. Ils étaient maintenant à cinq minutes du bureau. Riku réfléchissait à ce que pouvait être cette mission importante, une mission que Shizeme disait importante mais qui ne durait même pas une demi-journée.

Quasiment tous les villageois les saluèrent. Ces deux-là étaient très connus dans le village. Shizeme était l'un des guerriers les plus forts et intelligents et Riku était un prodige. Beaucoup attendaient de voir son évolution.

Ils étaient à présent devant le bureau du Maître. Ils entrèrent, Shizeme prit une petite boîte fermée avec plusieurs chaînes et Riku prit la parole :

- Je comprends rien là ! Notre mission a un rapport avec cette boîte ? Qu'est-ce qu'on doit en faire ?

Shizeme mit la boîte à l'intérieur de sa veste et lui répondit :

- Oui, elle fait partie de notre mission. Et inutile de me demander ce qu'il y a dedans, je n'en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que le Maître veut qu'on aille la cacher dans la grotte du Sax. C'est à une heure d'ici. Et d'après lui on a beaucoup de chance de rencontrer quelques problèmes sur la route. Bon, on y va !

Ils sortirent du bureau et se dirigèrent vers la sortie du village. Shizeme portait un sabre et une sorte de bâton sur son dos. Riku, lui, ne semblait pas être armé. Pourtant, il pouvait, dès qu'il en avait besoin, appeler son épée. Elle apparaissait alors dans sa main. Il n'avait donc aucune arme à sa portée, mais il était doté, comme chaque guerrier et apprenti, d'excellentes dispositions pour le combat de corps à corps.

Ils commencèrent leur voyage. Le chemin qu'ils prirent était le même que celui du retour de leur précédente mission. Exceptés la chaleur pesante et le coucher de soleil, la différence était flagrante : le temps était humide et le froid se faisait sentir.

Après quelques minutes de marche Riku se mit à râler :

- C'est quoi ce temps pourri ? Merde, maintenant il pleut. Eh, Shizeme, on regarde ce qu'il y a dans cette boîte ? Hé hé je dirai rien au Maître.

Shizeme ne prit même pas la peine de se retourner.

- Non ! Et dire que tu vas être promu guerrier du village dans quelques heures. Il faut que tu apprennes qu'il ne faut jamais ouvrir ce que l'on te confie sinon tu es radié du rang de guerrier et banni du village. Mais si tu es si curieux, tiens, amuse-toi !

Riku le regarda en rigolant.

- Hé hé non, c'est bon ! Je crois que je vais éviter ! Merci ! On est encore loin ? Ça fait près de cinquante minutes qu'on marche sous la pluie, ça devient vraiment chiant.

Shizeme s'arrêta tout d'un coup et ordonna à Riku d'en faire de même. Il semblait qu'il avait senti quelque chose, quelque chose qui n'aurait pas dû être là.

- Riku ! On dirait qu'on a de la compagnie, tiens-toi prêt.

Il n'avait pas tort. Sortis de nulle part, cinq hommes avaient surgi et formaient un cercle autour des deux compagnons. Ils étaient armés d'épées et semblaient être des guerriers. Riku ne semblait pas du tout inquiet et ne paniquait absolument pas.

- Eh Shizeme ? C'est qui ces débiles ? Ce sont les problèmes dont tu parlais ? Tu peux me les laisser s'il te plait ? Je dois bien te montrer comme je suis fort hé hé ! Après tout, cet après-midi je suis un guerrier.

Shizeme sourit et disparut dans une sorte de mini tornade. Il se retrouva assis sur un rocher un peu plus loin. Riku qui était à présent encerclé par cinq hommes armés, paraissait plus que confiant.

L'un des hommes lui dit :

- Tu te moques de nous gamin ? Tu crois pouvoir faire quoi à toi tout seul......

Riku, qui ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, se retrouva derrière lui et lui donna un coup sur la nuque avec le tranchant de sa main. L'homme s'écroula sur le sol, inconscient. Les quatre qui restaient foncèrent sur lui en même temps. Riku les regarda.

- Bon, c'est pas que je vous aime pas mais on est pressés, alors je vais devoir faire vite.

Riku fonça lui aussi vers les hommes. Il donna en même temps un coup de genou dans le ventre d'un guerrier et un coup de coude sur l'arcade. Avec une incroyable agilité il esquiva le sabre d'un des hommes en s'abaissant à ras du sol et lui fit un violent croche-pied qui le fit tomber. Il lui donna un coup de poing sur le ventre pour l'achever. Le seul homme qui restait recula, terrifié par Riku et ses prouesses au combat. Celui-ci dit :

- Bah qu'est-ce qu'il t'arrive ? Si tu es venu nous gêner, c'est que tu devais être un petit peu fort, non ? Parce que là sérieux, vous me faites de la peine.

Le dernier homme se mit à courir pour fuir Riku, mais celui-ci se retrouva à l'instant même devant lui.

- Tu t'en vas déjà ? Mon vieux tu rêves !

Et en une fraction de seconde, des sortes de plumes oranges apparurent sur l'une des épaules de Riku. Ses yeux fixaient le vide, et dans ce qu'il semblait être un excès de rage, il prit le bras de l'homme et le lui cassa avec une simplicité effrayante. Il jeta le guerrier qui s'écrasa contre une paroi rocheuse.

Shizeme s'était levé du rocher où il était assis.

- Riku ? Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ? C'est quoi sur tes épaules ? ( Et depuis quand il est aussi rapide ? )

Riku s'effondra sur le sol et poussa des cris de douleur. Les plumes sur son épaule disparurent. Shizeme était paniqué et ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il aida Riku à se relever.

- Riku ? Tu vas bien ? Mais que t'est-il arrivé ? Tu es devenu fou furieux !

Celui-ci reprit peu à peu ses esprits et dit à Shizeme qu'il pouvait se tenir tout seul maintenant.

- Mais qu'est-ce que c'était que ça ? J'ai senti une immense rage en quelques secondes ! Shizeme, que se passe t'il ?

Celui-ci lui sourit et lui tapota l'épaule.

- On demandera au Maître quand on sera rentrés. Il faut qu'on se dépêche si tu veux pas rater ton rendez-vous avec Salia.

Riku lui aussi ne voulait pas parler de ce qu'il venait de se passer alors il sourit également et dit :

- Au fait ces cinq gars, c'est ça ta mission importante où il y aura de l'action ? Avoue que ce n'est pas franchement terrifiant.

Shizeme acquiesça d'un signe de tête.

- Il doit y avoir une raison pour que ces clowns aient été envoyés. Ils étaient peut-être des éclaireurs. Enfin bref, on doit faire vite ! La grotte est à même pas cinq minutes.

Ils reprirent la route pour la grotte du Sax. Elle était entourée de rochers qui n'avaient rien de naturel. Ils entrèrent et avancèrent jusqu'à une sorte d'autel de marbre où un emplacement semblait attendre le petit coffre que Shizeme avait dans sa veste. Il le sortit, le posa et soudainement une lumière aveuglante entoura le coffre qui disparut en même temps que la lumière.

- Quoi ? Mais c'est quoi encore, où est-ce qu'il est passé ?

Shizeme et Riku scrutaient la grotte pour essayer de voir si le coffre était encore là lorsqu'une voix s'éleva :

- Ne vous inquiétez pas, le coffre est en sécurité. Votre Maître m'a demandé de le protéger et je lui dois un service à ce vieux fou.

Shizeme dégaina son sabre et son bâton, et l'épée de Riku apparut sans même qu'il l'ait appelée. La personne qui parlait se trouvait au dessus d'eux, elle était assise sur le rebord d'une paroi. Elle sauta et se retrouva face aux deux compagnons. C'était un garçon assez grand vêtu de noir. Un bandeau doré cachait ses yeux.

- Ne vous excitez pas les gars ! Je ne suis pas un ennemi sinon vous seriez déjà morts, croyez-moi.

Mais Riku et Shizeme étaient toujours parés à l'attaque et ne semblaient pas vraiment lui faire confiance. Shizeme prit la parole :

- Et pourquoi on devrait te croire ? Et qui es-tu ? Sinon je me verrai dans l'obligation de te .....

L'homme au manteau noir lui coupa la parole :

- Me tuer ? Comme si vous pouviez ! Je me nomme Sax, gardien de cette grotte sacrée. Le coffre est en sécurité, alors pas d'inquiétude.

Shizeme rangea ses armes et Riku l'imita. Ils semblaient le croire à présent. Sax avait maintenant les yeux rivés sur Riku et ne le lâchait pas du regard. Il tourna la tête et sourit.

- Je ne savais pas qu'il en restait un. C'est intéressant, vraiment intéressant. Je vais vous demander de partir les gars. Cet endroit est sacré, normalement je n'aurais pas dû vous laisser entrer mais votre Maître me l'a demandé. Dites-lui que nous sommes quittes maintenant. A bientôt Riku.

Après cette phrase mystérieuse il disparut dans une brume noire.

Riku et Shizeme sortirent de la grotte devant laquelle une barrière se dressa suite à leur sortie.

- Eh Shizeme, pourquoi il m'a dit « à bientôt » ? J'ai pas envie de le revoir moi ! Il me fait flipper avec son bandeau sur les yeux ! Eh, à ton avis, il fait comment pour nous voir ? Hé hé...

Shizeme le regarda d'un air exaspéré et ne se donna même pas la peine de lui répondre.

Il était maintenant bientôt dix heures. Ils prirent le chemin du retour et ne rencontrèrent aucun problème sur la route. Les hommes que Riku avait battus n'étaient plus là, et il se dit qu'ils n'étaient pas prêts de revenir.

Ils étaient à présent arrivés aux portes du village et Riku vit Salia qui l'attendait.

- Ah, bonjour Riku je t'attendais. Bonjour Shizeme.

Celui-ci lui répondit, continua droit devant et dit :

- Amusez-vous bien les amoureux, et pas de bêtise !

Cette fois Salia était aussi rouge que Riku. Ils se regardèrent en rigolant.

Riku allait enfin avoir son premier rendez-vous avec la fille qu'il aimait depuis qu'il était enfant, et plus tard il allait enfin devenir un guerrier du village respecté.