Que les choses soient parfaitement claires, j'aime ma femme. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé de prendre une maîtresse. Du mal à faire le rapprochement ? Je m'explique. J'aurais pu opter pour la facilité en la quittant, tout aurait été bien plus simple. Il ne m'aurait fallu que quelques minutes pour rassembler mes petites affaires, déserter définitivement le domicile conjugal et retrouver ainsi ma liberté. Un scénario expéditif certes mais efficace.
Le problème, c'est que je n'en ai jamais eu l'envie puisque je suis toujours amoureux d'elle mais depuis quelque temps, il y a un homme de trop à la maison.
Deux mois exactement que je partage ma femme avec une petite chose vorace et envahissante. Voici en deux mots ce que je peux dire de celui qui s'est autoproclamé être notre fils.
Quand mon épouse m'a annoncé qu'elle était enceinte, j'ai fait bonne figure mais intérieurement, j'étais loin de sauter de joie. J'étais conscient de tous les changements que cela allait occasionner dans notre vie et du fil à la patte que cela représenterait par la suite. J'avais vu ça des centaines de fois chez des couples d'amis qui en devenant parents, s'étaient peu à peu transformés en docteurs ès couches-culottes. Je rechignais à l'idée de suivre ce même chemin qui ne me semblait pas très compatible avec mon besoin d'indépendance et mes envies d'imprévu.
Jusque là, le sujet avait soigneusement été évité au sein de mon couple et avec le temps, je crois que j'avais réussi à me convaincre que nous n'aurions jamais à en passer par là mais c'était sans compter sur le brusque réveil de l'horloge biologique de ma femme qui à l'aube de la quarantaine, s'était soudainement découvert une nécessité impérieuse de devenir mère.
Au début, j'ai pris ça comme un challenge personnel qu'il me faudrait relever mais après ses deux premiers mois de grossesse, j'ai rapidement saisi que finalement, je n'étais que quantité très négligeable dans cette histoire. Tout se jouait entre mon épouse et son futur enfant, je n'étais plus qu'un figurant de second plan assistant impuissant aux nausées matinales, aux sautes d'humeur, j'en passe et des meilleurs. Et c'est là que je me dis que tenir encore sept mois dans ces conditions risquait d'être particulièrement difficile.
J'avais besoin d'un dérivatif imparable pour m'aider à tenir le choc jusqu'à la grande délivrance. J'aurais pu changer de voiture ou me lancer à corps perdu dans le travail mais le hasard a mis sur ma route une jolie brune de vingt-cinq ans qui s'est révélée être un exutoire bien plus agréable pour me faire oublier mes soucis et m'aider à me faire en douceur à l'idée d'être bientôt père.
Je sais que cela en choquera plus d'un mais pour ma défense, je préciserai qu'avant tout ça, l'idée de tromper ma femme ne m'avait même jamais effleuré l'esprit. Cela s'est fait sans préméditation de ma part mais finalement, tout le monde y trouve son compte. J'accepte sans rechigner que mon fils tête goulûment les mamelons de sa mère pendant que moi, un jour sur deux, je m'occupe avec frénésie de ceux de ma maîtresse et ma femme, ravie, vante à qui veut l'entendre mes louanges de mari attentionné et patient.
Cette situation ne pourra sans doute pas durer éternellement. Quoi que ... mon épouse parle déjà de faire un deuxième enfant dans la foulée alors qui sait ...
Lecteur de passage (lancelot)
Le 09 janvier 2008 à 23:13
Agnès Chêne
Le 13 janvier 2008 à 10:49
Le personnage se sentant délaissé par sa femme,préoccupée par l'enfant qu'elle porte va compenser son manque "d'affection" dans les bras d'une autre femme;bon,évidemment,c'est un jeu dangeureux!mais quelque part je me dis en lisant ton texte que finalement ton personnage fait ce que d'autres ont peut-être pensé faire sans jamais vraiment se l'avouer????
Valentin
Le 14 janvier 2008 à 21:42
Ce texte n'est qu'une fiction alors que ça ne décourage pas les couples à continuer à faire des enfants!
florina
Le 21 février 2008 à 16:09
Mehdidounet
Le 09 mars 2008 à 14:42
Voila j'ai rien trouvé de négatif^^
Valentin
Le 10 mars 2008 à 22:35
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